La crise sanitaire, accélérateur de la transformation digitale ?

Jamais le fonctionnement des entreprises n’a connu une évolution aussi profonde et aussi rapide. Les restrictions liées à l’épidémie de Covid-19 ont considérablement impacté les entreprises. Ce contexte impose en effet de grandes mutations dans les modes de travail. Le rôle clé joué par les outils digitaux est ainsi sous le feu des projecteurs depuis près d’un an.
Alors qu’une troisième vague d’expansion du COVID-19 se profile, les entreprises ont-elle su s’adapter au nouveau contexte ? Les outils digitaux ont-ils tenu leurs promesses de transformation digitale et des usages ?

Comment la crise sanitaire a imposé une transformation digitale à marche forcée

La transformation numérique, tirée par les évolutions technologiques des logiciels SaaS et du Cloud, n’a pas toujours produit les bénéfices attendus par les entreprises. La mise en œuvre de projets digitaux requiert en effet de nouvelles méthodes projet et une conduite du changement adaptée. Avec l’apparition de l’épidémie et les confinements successifs, les entreprises ont vite compris que la transformation numérique était devenue une question de survie. Cependant si de nouvelles solutions voient le jour, l’offre en outils demeure immature par rapport aux besoins. L’accélération de la transformation digitale est loin d’être fluide et l’agilité des entreprises est mise à rude épreuve.

L’avènement du télétravail

Alors que le recours au télétravail augmentait déjà avant la crise sanitaire, celle-ci a causé une véritable explosion du travail à domicile. De dispositif expérimental, le télétravail est devenu la norme au quotidien. Dès le premier confinement en mars 2020, le télétravail s’est imposé dans de nombreuses structures. Ses conséquences ? La réorganisation des modes de travail et le bouleversement des échanges entre collaborateurs, mais aussi des relations avec les clients. Cette mutation profonde met en évidence de nouvelles tendances structurelles, à commencer par la digitalisation des entreprises.

L’accélération du recours au digital

Lorsque le confinement a été décrété, le processus de digitalisation était déjà entamé au sein de nombreuses structures, mais avec la généralisation du télétravail, ce processus s’est néanmoins transformé en priorité. Les DSI ont dû revoir leurs programmes pour prioriser les déploiement en masse d’ordinateurs portables et de solution Cloud telles que Office365, des CRM en mode SaaS ou des outils en ligne. Cette étape était en effet incontournable pour s’adapter aux attentes des consommateurs et des clients, mais aussi pour éviter de prendre du retard par rapport à la concurrence.

Les éditeurs de logiciels ont été également pris de court et ont dû revoir leurs roadmaps produits afin de permettre à leurs clients de travailler en ligne avec des outils partagés. Au cours des derniers mois, le nombre de plateformes locales de commerce en ligne a pullulé, une réaction logique des commerçants souhaitant maintenir le contact avec leurs clients et ainsi minimiser les pertes liées à la fermeture des magasins.

Les entreprise inégales face au beosin de s’adapter

Même si dans leur grande majorité les dirigeants d’entreprises ont intégré la nécessité de faire évoluer leur modes opératoires, force est de constater que cette crise a néanmoins fait apparaître les faiblesses des TPE et PME Françaises. Ces structures n’étaient en effet pas suffisamment bien armées pour tirer profit de la vague de digitalisation accélérée.

Des petites structures à la traîne

Si la digitalisation était déjà bel et bien en route avant la crise, elle ne l’était pas au même degré pour toutes les entreprises. Selon une étude de la CPME, en août 2019, seulement 21% des TPE avaient un site web marchand. La crise a certes agi comme un catalyseur de la digitalisation, mais elle a aussi creusé les écarts déjà existants dans le développement digital.

En témoigne le nombre important de plans gouvernementaux d’aide et d’accompagnement à la numérisation. Leur objectif ? Eviter que les petits commerces ne mettent la clé sous la porte, alors qu’un modèle fondé sur le digital permet à certains de leurs concurrents de prospérer malgré les restrictions sanitaires.

L’accélération exponentielle de la transition des consommateurs des magasins physiques vers les marketplaces a ainsi donné à Amazon et ses confrères, déjà surdéveloppés avant la crise, un avantage majeur.

Des réticences à la transformation digitale

La majorité des entreprises ont été proactives dans l’évolution de leur approche commerciale pour s’adapter à la situation de crise. Cependant, une étude menée par YouGov et Adobe révèle que 29 % des entreprises n’ont pas modifié leur utilisation des technologies pendant la pandémie, et ce malgré le rôle critique joué par celles-ci au cours des derniers mois dans la relation avec les clients.

De plus, coincées par l’urgence de la situation, beaucoup d’entreprises activement engagées dans des mutations ont pris le problème à l’envers. Alors qu’il aurait fallu mener une réflexion profonde pour adapter les processus aux outils numériques disponibles, le contexte a poussé les entreprises à transposer tant bien que mal leur ancien mode de fonctionnement dans l’univers digital.

Des moyens techniques insuffisants

Par ailleurs, la technologie est loin d’être infaillible. Sous la pression du nombre d’actifs en télétravail, les connexions internet ont montré leurs limites. Les entreprises ont pris conscience qu’un matériel informatique adapté au bureau n’est pas nécessairement adapté au télétravail et l’implémentation massive de VPN a été un cauchemar pour de nombreux services informatiques.

L’offre en outils numériques demeure à la traîne par rapport aux besoins des entreprises et aux attentes des travailleurs. Ainsi, selon une étude OpinionWay pour Microsoft France, alors que 72 % des actifs français estiment qu’en période de confinement, il est indispensable de disposer d’outils numériques adaptés, 57 % considèrent qu’il en existe peu ou pas assez. 68 % des actifs français souhaitent donc que les outils numériques se développent davantage dans leur secteur d’activité.

Les impacts à long terme de la crise sanitaire sur la transformation digitale

Malgré les défis imposés par cette digitalisation accélérée, la crise sanitaire conduit les entreprises à faire durablement basculer les modes de travail du physique vers le numérique. L’objectif ? Gagner en rapidité, en flexibilité et en simplicité tout en optimisant les coûts.

Les nouveaux challenges de la transformation digitale

En accélérant indéniablement la transformation digitale, la crise sanitaire impose une évolution durable des modes de travail traditionnels vers les nouveaux modes de travail. Dans ce contexte, les entreprises doivent repenser leur stratégie, repenser leur modèle opérationnel et repenser leur mode de management.

La digitalisation se situe au carrefour de ces trois enjeux. Elle représente un levier d’action, mais aussi un casse-tête en raison des limites des outils. Si les outils digitaux progressent suffisamment pour répondre aux attentes des entreprises, l’intérêt à accélérer leur transformation digitale sera d’autant plus important. Le cercle vertueux de la digitalisation sera alors bel et bien enclenché.

Des solutions pour une transformation digitale durable

Comment alors se positionner pour que la course folle à digitalisation soit une opportunité ? Le recours à des outils adaptés devient une question de survie. Ils doivent être performants à la fois au bureau et en télétravail, à la fois pour communiquer en interne et pour booster la relation avec les clients et les consommateurs.

De nouveaux défis ne cessent d’apparaître autour de la nécessité de construire un monde digital adapté aux besoins des entreprises et résolument tournées vers les attentes des clients et des consommateurs. La digitalisation ne sera durable que sous réserve d’une montée en compétences en matière de sécurité, d’outils numériques, d’analyse et de traitement des données. En effet, une transformation digitale durable ne s’obtient qu’en gagnant et en conservant la confiance des clients et consommateurs.

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